L’ordinateur à 100$ disponible pour tous

Une bonne nouvelle doublée d’une bonne idée de la part de l’organisation One Laptop Per Child (OLPC) :

« Les instigateurs du projet de l’ordinateur pour les enfants des pays en voie de développement ont l’intention de permettre au grand public d’acheter les appareils. Les consommateurs ne pourront toutefois pas acheter seulement un de ces ordinateurs. Ils devront en acquérir deux, le second étant destiné à un enfant d’un pays en voie de développement ». Source : Cyberpresse

Un ordinateur en échange de 3 canettes vides par jour

Ce qui m’a émerveillé par-dessus tout concernant le projet d’ordinateurs portatifs du MIT, outre le prix, est l’incroyable qualité du design des appareils. Mon propos dans ce billet ne se situe cependant pas à cet égard. Voici mon grain de sel.

Sur la page d’accueil du projet, on retrouve la mention «The laptops will only be distributed to schools directly through large government initiatives». Soit, mais je n’ai rien vu qui semble ensuite empêcher les gouvernements de se retourner et de revendre lesdits appareils achetés. Ce faisant, livrons-nous ici à un petit exercice de réflexion comptable… juste pour voir ce que cela donnerait.

Selon les taux de change d’aujourd’hui, 100 USD correspond à un montant d’environ 120,55 $ CAN. Même si l’achat se fait via le ministère de l’éducation, nous allons supposer que les éternelles taxes de vente nous seraient tout de même facturées. Avec cette approche, cela veut dire que le gouvernement empocherait alors un montant de 18 $ par ordinateur vendu afin de gérer l’ensemble du programme d’achat et de distribution (la taxe fédérale étant ici retournée aux provinces pour le bien de l’éducation 😉 ). Nous obtenons donc un montant arrondi de 140 $/ordinateur pour l’acheteur que nous sommes.

D’accord, mais ce n’est pas tout. Poussons un peu plus la réflexion. À un prix d’achat de 140 $ (taxes incluses), cela veut dire que si on utilise l’ordinateur pour une période de 3 ans (ce qui me semble parfaitement raisonnable), le coût de revient par jour est de moins de 15 sous. Vu comme cela, le prix est ridicule pour tous compte tenu de la puissance de l’outil. Pensez-y. Considérant qu’une canette de boisson gazeuse consignée vaut 5 sous, c’est donc la valeur de consigne de 3 canettes de boisson gazeuse. Même pour les gens très pauvres dans notre société, cela me semble pleinement accessible.

Offre d’emploi : 74 $/hre – 24 hres/jour – 7 jours sur 7

Vous arrive-t-il de vous sentir comme une valise? Après ça, on aurait pu espérer que cela nous arriverait moins souvent… Si l’on considère seulement les honoraires personnels de M. Lamer (266 000 $ pour 5 mois de travail), on en déduit qu’il a été payé, à même nos taxes :

74 $/hre, même lorsqu’il dormait, et ce 7 jours sur 7.

Ayoye! Vu sous cet angle, ça frappe. Il ne faut pas oublier que le calcul considère seulement ses honoraires personnels. Il s’agit donc de la version gentille. Sinon, il faut un peu plus que doubler le montant précédent ou alors se dire, à votre choix, que cela correspond à la modique somme de 4 000 $/jour.

Comment ne pas devenir cynique face à cela?

TIC : En cas d’urgence…

Le récent billet de François intitulé « Le papier reste une technologie » m’a fait penser à l’image humoristique suivante :

Ordinateur vs Crayon
Je ne me souviens plus de la source anglophone originale de celle-ci, mais nous l’avions traduite en 1999 (que le temps passe vite…) afin de l’utiliser lors d’un atelier. Elle avait fait sourire bien des gens.

Loi fédérale et accès Internet à l’école

J’ai l’impression de nager en pleine science-fiction à la lecture de cet article : L’accès Internet à l’école pourrait être compromis par une loi fédérale. Voici trois passages plutôt marquants :

Le conseil estime que collectivement, les écoles canadiennes paient déjà 9 millions $ par année pour reproduire et distribuer le matériel imprimé. M. Muir affirme que cette somme pourrait tripler si le même régime de redevances est appliqué à Internet.

« L’utilisation d’Internet serait ralentie, a dit M. Stewart. Nous devrions payer des frais pour utiliser des choses disponibles gratuitement n’importe où ailleurs. »

Un peu plus loin, on peut lire :

Dans la plupart des cas, a-t-il dit, les ressources en ligne sont couvertes par la législation actuelle. Mais jusqu’à ce qu’un détenteur de droit d’auteur traîne une école devant la justice dans une cause portant sur l’utilisation de matériel provenant d’Internet, il est difficile de savoir quelles restrictions concernent les écoles.

Le projet de loi n’en est qu’à la première des trois lectures, mais avouons que cela frise le ridicule sous la forme actuelle. Misère!

Étude : Singapour – É.-U.

Dans un de ses récents billets, François porte à notre attention un article publié par le National Council of Teachers of Mathematics sur «Comparing What U.S. and Chinese Elementary School Math Teachers Know».

Si l’aspect multiculturel occident-orient entourant l’enseignement des mathématiques vous intéresse, je vous signale qu’en février dernier, le rapport «What the United States Can Learn from Singapore’s World-Class Mathematics System (and what Singapore can learn from the United States): An Exploratory Study» a été rendu public par l’American Institutes for Research. Certains passages sont particulièrement intéressants. En voici un exemple dans le but avoué de vous mettre un peu l’eau à la bouche :

Singaporean teachers are encouraged to continue to improve their knowledge and skills through 100 hours of required annual professional training (p. xiv)

Je devais publier un billet sur le sujet, mais celui-ci est toujours à l’état de brouillon. Je prévois probablement en reparler à l’automne quand j’aurais un peu plus de temps… je l’espère, du moins 😉 . D’ici là, je vous invite à consulter l’étude de l’AIR et à laisser des commentaires ci-dessous afin de partager avec nous vos découvertes.